Digressons, d’une question de Sandra Moussempès : « Qu’est-ce-que le poke ? ». Eh bien, d’après wiktionnary, to poke, c’est donner une pichenette à quelqu’un pour attirer son attention. Un doigt tapotant l’épaule, ‘lut-toi-ça-va. Cette fonction sociale, c’est celle du poke, version ubiquité : taper sur l’épaule de quelqu’un qu’on aime bien, pour lui dire : qu’on l’aime bien – ubiquité permettant de taper sur dix épaules simultanément ou presque et que dix doigts tapotent votre épaule sans manquer de place. Dans l’IRL, c’est plutôt agaçant – & on l’imagine, formidablement agaçant quelqu’un qui vous le ferait à maintes reprises dans la journée. Mais sur facebook, ça compense, ça ajoute un stimulus, simple obstiné muet stimulus, au déferlement des signes – dont beaucoup de mots. Mon paradoxe du moment, c’est que facebook ne me les signale pas, mais m’en avertis par courriel – il m’est donc signalé par courrier que quelqu’un m’a tapoté l’épaule. & quand wiktionnary m’informe qu’un poke est aussi l’« insertion d’une valeur à une adresse mémoire dans le but de modifier le comportement de programmes. », je ne suis pas sûr de ne pas devoir m’inquiéter de ce dérèglement du poke.