Automne 2020 – une rentrée en vidéo (33 conseils de lecture et quelques)

Voilà, c’est reparti : reconfinement, ambiance fin de saison, et de fait la tournée de rentrée entamée le 11 septembre à Clisson a cessé net, par une ultime #rentrez d’automne 2020, samedi 7 novembre dernier.

Ce jour-là, à Challans, j’ai ouvert une nouvelle fois ma grosse valise, après 14 dates dans autant de médiathèques. Cette présentation, élargie en temps et en distance, était filmée et retransmise live (merci encore à la Médiathèque et à la ville de Challans, merci encore à celles et ceux qui me firent signe en direct). Je me permets de vous la proposer en visionnage :
L’index minuté des 33 titres présentés est en bas.

Automne 2020 – une rentrée en vidéo

 


POUR LES BIBLIOTHEQUES (et la diversité)


Un grand merci réitéré aux bibliothèques qui depuis 2016, m’ont fait – et souvent plusieurs fois – confiance.
La bibliothèque, la médiathèque, c’est l’endroit rêvé pour ce genre de partage, entre les rayonnages ou au cœur du vaste espace (comme à Poitiers cette année), en impromptu ou presque, quand qui veut peut s’asseoir, s’arrêter, et rester, cinq minutes ou une heure.

J’y reviens, à cette heure où on se mobilise toutes et tous pour cliquer et collecter chez nos libraires indés (dont la carte cliquable est en dessous, juste après la liste des livres) poumon d’un marché du livre indépendant ; la bibliothèque on en a parlé, et en parle toujours assez peu, à mon goût.

Loin de moi de forcer la main ou la porte de quiconque, les conditions d’accueil sans renfort et dans l’inquiétude sanitaire partagée sont complexes et variables ; je ne lancerai pas une pétition vibrante pour l’ouverture unilatérale de toutes les bibliothèques ; je laisse les professionnels juger – d’ailleurs elles et ils s’engagent, agissent, organisent des « drive » mangeurs de temps, tentent, continuent de tenter (à l’exemple de celle de Challans qui s’est aussi tenue à ses engagements d’animation, en organisation cette captation qui fut pour moi providentielle). Non, juste, répéter que quand on loue, honore et défend comme nous le faisons les librairies indés, réclamant de façon sincère (et désordonnée, c’est le coût de notre spontanée sincérité), l’ouverture immédiate des boutiques et la fermeture simultanée des rayons dédiés des hypers, non seulement on ne ferme pas l’amazone (mais c’est une vaste question, qui enfin émerge vraiment, quand des mobilisations s’enclenchent contre l’ouverture de leurs entrepôts), mais on évoque semble-t-il trop peu, l’accès gratuit, essentiel, que constituent les bibs et médiathèques — et cet accès-là est constituant de pas mal de parcours de lecteurs (le mien, dans les années 80, en province, s’est nourri de médiathèques (et même des rayons d’hypermarché), plus que de libraires indés – dans les petites villes, on croisait surtout des maisons de la presse, faut dire).

Cette présentation, en vidéo, peut, je l’espère, aider à cliquer responsable — aux bons endroits, on l’a dit, mais également en encourageant aussi la bibliodiversité : en effet, de se donner plus de temps (deux heures pleines) m’a permis de présenter plus de trente livres, soit autant d’éditeurs — et d’autres attendaient dans la valise, qu’on aperçoit au fond de l’écran — j’en ajoute les références en fin de liste.
Il m’est important de soutenir cette part-là de la « chaîne » du livre aussi, d’aider à la diversité éditoriale – et d’ajouter ceci, qui compte, dans nos réflexions angoissées quant à l’avenir du livre ; et qui vaut pour nous toutes et tous, lecteurs, lectrices, libraires, bibliothécaires ;c’est bien de zapper l’amazone, mais si nous zappons l’amazone pour ne choisir QUE les têtes de gondole, au bout du compte l’amazone gagnera quand même.

 

LEGOTRIP


Construire son point d’énonciation, l’endroit d’où parler ; c’est une obsession légère, pour moi ; je tanne les étudiants ou participants de formation avec. Construire son JE pour l’exprimer en richesse (richesse qui n’est pas la même que la démultiplication frénétique des JE sur nos réseaux sociaux), et diversité ; affirmer du subjectif (ma parole dans cette vidéo part toujours de moi, d’un moi qu’elle circonscrit, délimite, observe, même), pour parler au plus près du livre dont il est question, en sincère précision — parler du livre observé de tout près sans mentir ni se mentir sur les biais cognitifs dont on est, nécessairement, le jouet.

Toujours raconter le livre autant que sa propre lecture du livre autant que le livre autant que sa propre lecture – les deux se tiennent, l’un ne va pas sans l’autre ; aucun discours, même analytiquement solide, ne saurait être de toute-objectivité (plus encore parlant d’un livre, qu’il s’il est toujours le même imprimé, n’est jamais le même lu) ;pour autant trop de déclarations d’enthousiasme s’en tiennent à parler-du-livre-pour-parler-de-soi-mais-sans oser-pour-au-final : ne pas vraiment parler du livre.
Cette parole mienne, aussi imparfaite, aussi discutable, amendable – puisque vivante – soit-elle, je le réaffirme (j’ai dû me la cogner, revisionnée, pour bâtir cet index), fait ce qu’elle annonce, à savoir : elle parle des livres dont elle parle, elle en parle vraiment.

Cet exercice de parole que je rôde depuis 5 ans m’a permis, je crois, d’inventer ma place : je m’explique : j’agis depuis longtemps, parviens à dire « médiateur » depuis 3 ans (pour cesser de me définir par la négative, sur le mode «j’écris MAIS ne suis pas écrivain, je fais de la critique MAIS ne suis pas journaliste, j’enseigne MAIS ne suis pas universitaire »), prouve régulièrement dans mes entretiens que je « fais du bon boulot » (mais une part de la qualité de ce travail-là est de savoir s’effacer, l’intervieweur qui prend toute la place, aussi bon serait-il, gâche un peu la parole interrogée).
Mais il s’est fabriqué là, au fil de ces dizaines d’interventions, dans ces médiathèques de toute taille, devant des assistances de 5 à 50 personnes, un endroit où mes intentions, d’esthétique et d’utilité, se rejoignent : exigence de qualité, et partage ; précision dans l’analyse, et volonté d’accessibilité (aucun jargon, en gros).
Et symétrique à la façon dont, en n’évacuant pas ce moi, JE parle des livres plutôt que de parler de moi, moi parvient à trouver sa « position d’équilibre » en ayant quelque chose (quelques choses) à dire.

J’espère qu’elle continuera de donner envie ; merci d’avance à celles et ceux qui partageront ; j’ai grand plaisir à poursuivre ce travail, j’aurai grand plaisir à me balader dans d’autres lieux et bibliothèques (je commence d’ailleurs à fouiller la rentrée de janvier, suivez mon regard… chacun connaît un ou une bibliothécaire qui pourrait avoir envie et rien ne vaut de faire connaître ainsi, de bouche à oreille en somme).

Il fut question de tout ceci, de tous ceux-ci (liste avec timing précis, ci-dessous):

Les livres présentés
à 2 min : (PESSAN Eric Photos de famille (éditions L’Oeil ébloui)
à 6 min : MARKLEY Stephen — Ohio ALBIN MICHEL (US) traduit de l’anglais par Charles Recoursé
à 12 min : YU Charles – Chinatown, intérieur FORGES DE VULCAIN (US) traduit de l’anglais par Aurélie Thiria-Meulemans
à 20 min : BENNETT Britt – L’autre moitié de soi AUTREMENT (US) Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère
à 21 min : GAUZ – Black manoo NOUVEL ATTILA (Le)
à 26 min : GARCIN Christian – Le bon, la brute et le renard ACTES SUD
à 31 min : CHARLES Lise – La Demoiselle à cœur ouvert POL
à 37 min : POUCHET Victor – Autoportrait en chevreuil FINITUDE
à 42 min : LINDENBERG Hugo – Un jour ce sera vide BOURGOIS
à 49 min : SEYVOS Florence – Une Bête aux aguets OLIVIER (L’)
à 53 min : CHICHE Sarah – Saturne SEUIL
à 58 min : DE TOLEDO Camille – Thésée, sa vie nouvelle VERDIER
à 1h 03 min : BONNEFOY Miguel – Héritage RIVAGES
à 1h 06 min : VILLENEUVE Angélique – La belle lumière LE PASSAGE
à 1h 10 min : ZEBRIS Osvalds – A l’ombre de la butte aux coqs AGULLO (Lettonie / Traduit du letton par Nicolas Auzanneau)
à 1h 12min : DEMEILLERS Timothée — Demain la brume ASPHALTE
à 1h 17 min : SAVISEVIC Olga – Adios Cow-boy LATTES (Croatie – Traduit du croate par Chloé Billon)
à 1h 18 min : FLAHAUT Thomas – Les nuits d’été OLIVIER (L’)
à 1h 20 min : PETITMANGIN Laurent – Ce qu’il faut de nuit LA MANUFACTURE DES LIVRES
à 1h 21 min : lien entre le roman de Thomas FLAHAUT et A la ligne de Joseph PONTHUS (éditions La table ronde, 2019)
à 1h 23 min : POIX Guillaume – Là d’où je viens a disparu VERTICALES
à 1h 26 min 50 : CARO Fabrice – Broadway GALLIMARD
à 1h 32 min 35 : LEVI Celia – La Tannerie TRISTRAM
à 1h 35 min : ZENITER Alice – Comme un empire dans un empire FLAMMARION
à 1 h 38 min : SERRA Francesca – Elle a menti pour les ailes ANNE CARRIERE
à 1h 40 min : DARSAN Lou – L’Arrachée belle CONTRE-ALLEE (la)
à 1h 41 min 30 : BROWAEYS Louise – La Dislocation HARPER COLLINS
à 1h 43 min :GAGNÉ Mireille – Le lièvre d’Amérique LA PEUPLADE
à 1h 45 min : VARELA Eduardo Fernando – Patagonie, route 203 METAILIE (Argentine – Traduit de l’ Espagnol (Argentine) par : François Gaudry)
à 1h 47 min : STRINTZ Leo – L’Empire et l’Absence INCULTE
à 1h 48min 30 : PHILIPS Helen – La femme intérieure CHERCHE-MIDI Traduit de l’anglais (US) par Claro
à 1h 52 min : ROUX Laurine – Le sanctuaire LE SONNEUR
à 1h 53 min 30 : ENARD Mathias – Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs (Actes Sud)
à 1h 55 min : MAUVIGNIER Laurent – Histoires de la nuit MINUIT
à 1h 58 min : KALMANN STEFANSSON J. – Lumière d’été, puis vient la nuit GRASSET (Islande — Traduit de l’islandais par Éric Boury) Et ils étaient sur le haut de la pile, attendant leur tour, qui n’est pas venu cette fois, les deux heures étant bien pleines ; 3 livres dont j’ai pu parler ailleurs, et dont je vous recommande vivement la lecture également : ALBALACH Noga – Le-Vieil-Homme (DO) / Israel Traduit de l’hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech DEYNS CarolineTrencadis (QUIDAM) DONAREA Andrea – Je suis la bête (CAMBOURAKIS) / Italie Traduit de l’italien par Lise Caillat


Où et comment acheter. Pour cliqu&collecter : Voici la carte des magasins proposant du click & collect https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1AhxgT8tjp3uxxOLikVAJon2rwivKvzMf&ll=47.10740471607318%2C3.0751461201301566&z=5 Vous pouvez également commander sur les sites de librairies indépendantes, https://www.placedeslibraires.fr/, https://www.leslibraires.fr/. Et pour les Pays de la Loire, L’ALIP bien sûr : https://www.librairies-alip.fr/

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